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Tout savoir sur le métier d’artisan matelassier

Le métier d’artisan matelassier est souvent méconnu et pourtant il met son savoir-faire au service d’un sommeil douillet.

Le métier de matelassier est très souvent associé à celui de litier. On parle souvent d’artisan matelassier litier. D’un côté, le litier a une expertise sur l’ensemble de la literie. De l’autre, le matelassier est spécialisé dans la fabrication des matelas.

Qu’est-ce qu’un artisan matelassier ?

C’est celui ou celle qui fabrique, répare, carde les literies.

Le métier de matelassier était une activité itinérante, effectuée par un couple, mari et femme se répartissant les tâches. Jusqu’au milieu des années 1960, il y a des matelassiers à chaque coin de rue.

Cette activité s’est progressivement structurée et organisée.

Dans certains pays, elle reste toutefois réalisée de manière informelle.

Le matelassier fabrique :

Le matelassier assure aussi la réfection de matelas en laine et la réfection de sommier tapissier.

Une literie qui sort des ateliers d’un artisan matelassier ne se jette pas, elle se refait, ce qui permet des économies pour le consommateur suivant une logique de révision et de s’inscrire dans une économie circulaire et solidaire.

Nous vous invitons à lire cet article pour en savoir sur le métier de matelassier et comment se former à ce savoir-faire.

L’une des actions principales d’un artisan matelassier est de matelasser.

En quoi consiste l’action de matelasser ?

C’est rembourrer, garnir de laine, de façon que la surface matelassée, soit aussi élastique qu’un matelas.

On matelasse les meubles pour qu’en se frappant contre eux, les enfants ou les personnes malades ne se blessent point.

Parmi les fournitures de tapisserie faites au jeune Dauphin, fils de Louis XV, nous relevons l’article suivant : « Avoir garni le berceau, de 4 pieds 8 pouces de long sur 28 pouces de large, le dedans matelassé de laine, l’arche et le dossier matelassé idem, couvert de damas vert orné de galon d’or à clouer, et clous dorés. » (Invent. général des meubles de la Couronne.)

On matelasse aussi les murs des chambres des appartements.

Mademe de Genlis raconte dans ses Mémoires (t. IX, p. 318) que le duc de Montpensier était d’une si grande faiblesse, qu’à quatre ans il tétait encore, et qu’il n’avait jamais marché sans être tenu par ses lisières : « Ce qui me paraît d’autant plus singulier, ajoute cette dame, qu’il est dans un appartement matelassé, où il pourrait se heurter et tomber sans se faire le moindre mal. »

Le fait signalé par Mme de Genlis constituait, si nous en croyons Dufort de Cheverny, une mesure généralement adoptée pour les jeunes princes.

On lit, en effet, dans ses Mémoires (t. Ier, p. 309) : « Jusqu’à ce que les enfants de la famille Royale aient atteint douze ans, les pièces qu’ils habitent, telles que la chambre à coucher, le cabinet de travail et le salon, sont étayées. Les étais et les boiseries tout autour sont matelassées à hauteur d’homme, afin qu’en jouant ils ne puissent se blesser. Ces appartements, garnis de tapis de la Savonnerie ou des Gobelins, très épais, les préservent de tout danger de ce côté-là. »

De nos jours, on ne matelasse plus guère que tes volets pour empêcher les bruits de la rue de parvenir dans les appartements.

Cette précaution date vraisemblablement du milieu du XVIIIe siècle, car nous relevons, dans une vente après décès, du 18 mars 1765, des « contrevents brisés et matelassés pour 5 croisées ».

On se rend compte dans cette définition de l’action de matelasser que le métier de matelassier s’est inséré dans l’Histoire dans des trajectoires qui ne sont pas seulement liées à la literie mais aussi à l’ameublement.

Le corps de métier du matelassier

Le métier d’artisan matelassier fait historiquement partie d’un corps de métier plus large qui est celui de tapissier d’ameublement.

Jusqu’à une date assez récente, une maison de tapisserie qu’on pourrait qualifiée “de renom” offrait ces services de matelassier-litier.

Le terme général de tapissier d’ameublement correspond, en réalité, à quatre métiers différents :

  1. Tapissier garnisseur, l’artisan met en place la tapisserie d’ameublement, réalise les garnitures et les couvertures de sièges recouverts de tissu ou de cuir. il restaure ou fait les sièges.
  2. Tapissier décorateur, l’artisan installe des rideaux, des tentures murales, il façonne des plafonds tissés métier qui disparaissent au profit des rideaux tout prêts.
  3. Tapissier couture, l’artisan – féminin – façonne à la machine à coudre des housses de sièges, de cousins, des rideaux, des décors de fenêtres…
  4. Litier matelassier, l’artisan fabrique ou restaure matelas et sommiers.

Le métier de matelassier s’émancipe progressivement des autres savoir-faire avec l’avènement (après la seconde guerre mondiale) de la chambre à coucher comme espace se démocratisant pour l’équilibre de la vie alors que les préoccupations liées au sommeil s’affirmaient.

De par cette émancipation, le métier de matelassier et de litier se confond de plus en plus avec celui de fabricant de literie, de matelas, de sommier ou toute autre pièce liée au lit.

Le matelasier et le litier ont toutefois des atouts que les fabricants de literie n’ont pas.

Même si le matelassier ou le litier sont avant tout un fabricant de literie, l’inverse n’est pas forcément vrai.

Tous les fabricants de literie ne sont pas matelassier ou litier.

Dans les faits, les fabricants de literie sont pour la plupart des industriels qui n’ont pas le savoir-faire d’un matelassier-litier s’appuyant sur la maîtrise d’une technologie traditionnelle pour confectionner un lit.

Avec les difficultés de l’artisanat du meuble depuis les années 1970, le segment de la literie traditionnelle s’est érodé, rendant de plus en plus rare le savoir-faire de matelassier-litier.

Que distinguent un matelassier et un fabricant de matelas de laine ?

Sur internet ou ailleurs, certaines marques affirmant être des fabricants de literie proposent à la vente des matelas en laine ou des sommiers tapissiers.

Il y a quelques marqueurs différenciants majeurs :

  • Généralement ces marques sous-traitent la production alors que le matelassier fait la literie entièrement de ses propres mains. Alors si vous demandez à visiter l’espace où le ou le(s) matelassier(s) de l’entreprise fabriquent les matelas, la réponse sera précise avec un matelassier ou une entreprise artisanale avec des matelassiers comme garant du savoir-faire (en vous invitant à visiter les ateliers). Si la réponse n’est pas claire, vous serez sur un fabricant de matelas en laine pas forcément confiant de vous donner accès à des ateliers qui ne sont peut-être pas les siens.
  • Généralement ces marques ne proposent pas un lit sur-mesure adapté à votre confort de couchage puisqu’elles sont dans une logique industrielle qui ne prend pas en compte de la diversité des profils de dormeur.
  • Généralement ces marques ne sont pas en capacité de faire réparer ou réfectionner le matelas ou le sommier, opération fondamentale pour assurer la longévité du lit et ainsi obtenir un prix d’usage attrayant. Si elle le propose, il y a de grandes chances que cette opération soit aussi sous-traitée.
  • Généralement ces marques ne sont pas ou peu enclin à vous faire visiter les ateliers de production. Aurait-elle quelque chose à cacher ?

Les artisans matelassier s’intègrent dans des organisations plus ou moins grandes, de l’atelier local à l’entreprise artisanale.

Toutes ces organisations s’appuient sur la science, l’expérience et le savoir-faire de leurs matelassiers et de leurs litiers comme élément central de la création de valeur.

La qualité de leur travail leur a permis de devenir des institutions respectées à une échelle régionale et même parfois nationale.

Le nom de ces institutions est ainsi devenu une marque qui s’est naturellement construite sur la confiance du consommateur.

Avec une croissance par nature organique autour d’une expertise que le temps n’a fait qu’asseoir la légitimité, la valeur réelle de ses produits et de ses services est le moins possible décorrélée de la valeur perçue par les consommateurs.

C’est la différence fondamentale avec des marques affirmant être des fabricants de literie qui se sont construits au moyen d’investissements importants en communication, en relation presse, en marketing autopromotionnel, au-delà de l’appareil et l’exigence de production.

Pour ces marques, la création de valeur ne se fait simplement à partir de la qualité des produits et des services mais aussi (et surtout) par leurs capacités de marketing et de promotion.

Il s’agit de faire grossir (rapidement) la réputation, la notoriété et la visibilité de la marque à coût de contenus promus et sponsorisés vantant les mérites de ses produits par des tournures de phrase aguicheuses.

Et le prix d’achat en est forcément impacté afin que ces entreprises puissent être rentables.

Mais qu’en est-il réellement dans les faits ?

Cela engendre une différence plus ou moins grande entre la valeur réelle et la valeur perçue par les consommateurs pour leurs produits et leurs services.

Les entreprises salariant des matelassiers n’ont pas les mêmes moyens que les entreprises fabriquant des literies de manière industrielle et construites dans une logique de marque.

Mais leurs produits n’ont rien à leur envier. Le fabricant de matelas propose d’ailleurs une comparaison entre un matelas fait à la main et sur-mesure par un atelier de matelassiers et un matelas produit par une entreprise industrielle pour aller plus loin.

Si en plus le matelassier peut réaliser un lit qui vous accompagne à vie, la literie artisanale, naturelle et française devient une solution dont le prix d’usage est très intéressant.


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