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Comment fabriquer un matelas en laine ?

La fabrication d’un matelas en laine consiste à enfermer un gros volume de laine dans une toile et de réduire ce volume pour mettre la laine en compression.

Nous détaillons dans cet article toutes les étapes pour la fabrication artisanale et fait à la main d’un matelas en laine de mouton naturel.

En amont de la confection, la laine est obtenue par un ensemble d’opérations, de la tonte du mouton et son traitement dans des usines dédiées.

La fabrication d’un matelas en laine sur mesure est la plupart du temps confiée par un artisan matelassier ou une entreprise artisanale fabriquant des matelas comme les ateliers Le Briand.

La France a une longue tradition dans la fabrication de ce type de literie.

Une fois prêt à être transformée, voilà le processus de fabrication d’un matelas en laine naturel :

  1. La découpe de la taille de la toile
  2. Le cardage de la laine
  3. Le montage du matelas
  4. Le capitonnage
  5. La fermeture du matelas
  6. Les coins
  7. Le bourrelet
  8. La finition

Après en avoir appris un peu plus sur la fabrication de ce matelas à la fois naturel, durable, éthique, recyclable, écologique et adapté à votre expérience de couchage préférée, vous pouvez avancer en découvrant le matelas en laine Le Briand.

C’est un travail de modelage.

Le principe général de la fabrication d’un matelas en laine : enfermer la laine dans un volume de plus en plus petit pour mettre la laine en compression.

Autrement dit, il faut rétrécir le volume dans lequel la laine se trouve placée sans mettre un effort considérablem, sans utiliser de presse.

De combien de laine avez-vous besoin pour fabriquer un lit ?

Pour fabriquer un matelas en laine en 140 cm par 190 (100% laine), il faut environ entre 27 et 30 kg de laine, soit au moins une quarantaine de moutons.

Pour fabriquer un matelas en laine en 160 cm par 200, il faut entre 29kg à 33 kg de laine.

Le poids total exact de la garniture de laine dépend des spécifications de fermeté.

La fabrication d’un matelas en laine commence par la préparation du tissu et de la laine.

Préparation de la toile de matelas

Découper la toile de matelas

La toile à matelas (appelée aussi le coutil) est découpée.

Dans la plupart des cas, nous découpons deux plateaux.

Selon la taille du matelas souhaitée, l’ampleur de chaque plateau varie.

La taille d’un matelas est en effet définie par :

  • la taille de sa toile
  • la fourchette de poids de laine que nous allons mettre dedans

Ce tissu qui enveloppe le matelas peut être :

  • en tissu classique
  • en coton biologique
  • en coton classique
  • en lin
  • en cuir végétal
  • en métis coton/lin
  • en chanvre

Pour viser un produit fini sain sans produit chimique, cette enveloppe de tissu doit être non traitée par le producteur.

C’est une information que vous pourrez trouver l’étiquette du produit ou en demandant au fabricant.

Dans une optique d’utiliser des filières courtes (ce qui est meilleur pour l’économie locale et la planète), nous vous orientons plutôt vers un coutil 100% lin et 100% français car nous trouvons en France du lin qui est cultivé et tissé localement, contrairement au coton dont il n’existe plus de production dans l’hexagone.

D’un point de vue écologique, le coutil en lin a l’avantage puisque la plante dont est issu le lin pousse en ayant besoin simplement d’eau de pluie et de soleil.

De son côté, la culture du coton est très gourmande en eau.

Le motif et les coloris de ces tissus sont divers et variés :

  • motif damassé
  • motif rayé, plus classique
  • toile unie

Cela peut être l’occasion d’y mettre sa touche personnelle.

Préparer la toile du matelas

Les deux plateaux sont assemblés à la machine à coudre.

La couture s’effectue en général sur l’une des largeurs.

Dans le cas d’un matelas pour un usage de litetie, il s’agit d’une couture simple.

Installer la toile sur le métier

Une première toile est tendue sur un métier.

Le métier est le cadre sur lequel est tendue la toile.

Techniquement, ce sont deux gros tréteaux qui sont joints par des sangles.

Ces sangles se tendent au moment de mettre les barres entre les 2 tréteaux.

La toile du matelas s’acroche sur ces barres qui disposent de crochets métalliques.

La toile du matelas est tendue un peu comme une peau de tambour.

Nous allons ensuite :

  • tracer la toile
  • monter toute la garniture de laine
  • refermer le matelas
  • passer les points de capiton.

“Tracer” la toile

La toile est piquée pour définir les endroits où seront fixés les capitons qui sont les noeuds de serrage qui structure le matelas.

Les “trous” sont marqués au poinçon.

Un capiton est une boucle de ficelle qui traverse la garniture du matelas.

Cardage

Peser la laine

La laine est pesée pour définir la fourchette de volume nécessaire en fonction de :

  • la fermeté souhaitée
  • la taille du matelas

Carder la laine

La laine est passée au battoir et à la carde.

C’est le cardage qui permet de donner du volume à la laine et éliminer les impuretés résiduelles.

La cardeuse est une machine pour assurer cette opération.

Nous obtenons ainsi la laine en flocons idéale pour le remplissage d’un matelas de laine.

Elle est utilisée pour :

  • ouvrir les fibres de la laine
  • les orienter
  • les démêler
  • les lisser
  • les dépoussiérer (très utile pour la réfection du matelas)

La garniture dans la cardeuse dépend du type de matelas souhaité.

Dans l’atelier la laine prête à être cardée s’amoncelle : une étape centrale permettant d’ouvrir les fibres, afin de donner du volume.

C’est un poste mécanisé de nos jours.

Avant la mécanisation, cette étape était réalisée au moyen de l’outil fonctionnant à l’huile de coude.

Montage du matelas

Cette étape s’appelle aussi le garnissage.

Il faut répartir toute la garniture par couches successives sur la toile.

On accentue l’épaisseur de la laine aux endroits où le matelas est le plus sollicité par le poids.

C’est l’étape du montage, l’une des étapes les plus importantes, si ce n’est la plus importante.

La laine est répartie sur la première toile de la manière la plus régulière possible, sur toute la surface de la toile.

La laine est répartie à la fois :

  • en volume
  • en poids
  • en résistance mécanique

Avoir une bonne répartition de la laine permet d’obtenir un matelas de qualité, selon les spécificités du dormeur.

La technique du fabricant de matelas tel que celui des matelassiers Le Briand doit être précise cette étape.

Cette étape rend compte du volume de laine nécessaire pour un matelas.

Le montage est réglé à la main.

Refermer la gartinure

Il s’agit d’enfermer le volume de laine monté sur la toile.

Le bourrage est enfermé au moyen de la seconde la toile qui le recouvre.

Des aiguilles, appelées des houseaux, sont alors posées pour fermer provisoirement les bords, le temps que le matelas prenne sa première forme.

Capitonner le matelas

C’est une opération qui consiste à aller chercher la laine à l’intérieur pour la rapprocher dans des zones.

À l’aide d’une grande aiguille utilisée pour le capitonnage (la fameuse aiguille du matelassier), des fils sont passés à travers cet épais sandwich composé de la toile et de la laine.

Il y a un ressenti à avoir avec la matière qui n’est pas mécanisable.

La réalisation du capitonnage permet de :

  • stabiliser la garniture
  • commencer à mettre la garniture en compression (système de précontrainte). En mettant en compression la laine dans le creux, il y a une réaction de l’amplitude de l’amortissement qui est transformée.
  • commencer à enfermer la laine dans un volume plus petit que celui qu’elle avait à l’air libre.
  • éviter que la garniture ne se déplace pas en manipulant le matelas en cours de fabrication d’un poste de travail à un autre
  • commencer à faire baisser légèrement le volume du matelas en cours de fabrication pour le rendre plus transportable

C’est une boucle avec un nœud coulissant.

Les pompons, les “bouffettes à capiton”, sont fixés à la toile et resserrés à la main par un système de nœud coulant.

Ce procédé est la plupart du temps réalisé de manière manuelle.

Certains fabricants utilisent aussi une machine appelée “capitonneuse” pour aider à comprimer le matelas afin d’obtenir une épaisseur régulière sur toute la surface du matelas, par rapport à un capitonnage manuel.

Coudre les bords à la machine à coudre

Les bords sont ensuite définitivement fermés, cousus à l’aide d’une bordeuse.

C’est un poste mécanisé de nos jours pour rendre cette étape moins dure pour le corps.

Avant la mécanisation, cette étape était réalisée à la main, ce qui déformait les mains.

C’est une machine à coudre professionnelle montée sur rail avec un système de contrepoid.

Elle est très différente et moins volumineuse que les modèles industriels, tournant tout autour des matelas fabriqués en série et dirigées par un opérateur installé dans une nacelle.

Retrouver tous le jargon de la literie naturelle, écologique, traditionnelle et française dans notre dictionnaire de la literie.

Placer les bouffettes

Ce sont les pompons blocs blancs au niveau des capitons.

La bouffette permet de mieux répartir la zone de friction entre le tissu et la ficelle du nœud de serrage.

Nous conseillons de ne pas l’enlever pour limiter les risques de déchirure.

Coudre les 4 coins d’un matelas en laine

Les quatre coins sont pincés manuellement, au fil fin.

fabriquer un matelas en laine | coudre les 4 coins

Façonner le bourrelet

Le bourrelet est cousu à la main à l’aide d’une aiguille appelée “carrelet droit”.

C’est le bourrelage.

Le bourrelet a deux fonctions :

  • continuer à réduire un peu plus le volume de laine pour mettre la laine toujours plus en compression
  • structurer les arêtes et la plate-bande du matelas comme un raidisseur – maintenir la laine sur les côtés

Il est piqué pour lui donner la forme ronde.

En donnant un petit coup de poing dans le matelas, on passe d’un gros oreiller sans forme à une peu forme un peu plus définie pour façonner le bourrelet.

En savoir plus sur le bourrelet.

Serrer les capitions

La forme définitive s’obtient en tirant sur les fils du capitionner

Travailler la forme

  • Tasser la laine
  • Tirer sur les fils du capitonnage pour finaliser le capitonnage

C’est la dernière étape de la finition ! Il faut, petit à petit, rétrécir le volume dans lequel la laine se trouve placée sans y mettre une force considérable, sans utiliser une presse.

Dès le façonnage, le matelassier donne des petits coups de poing dans le matelas et un gros oreiller sans forme.

On obtient déjà une structure plus définie. Ensuite en faisant le bourrelet, le matelassier réduit progressivement le volume.

La forme définitive du matelas est en tirant les fils du capitonnage.

La fabrication d’un matelas de laine en vidéo

Les ateliers Le Briand nous montrent comment ils confectionnent des matelas naturels, écologiques et durables dans la plus pure tradition française.

En savoir plus sur le matelas en laine de mouton

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Parce que la literie naturelle, Made In France et aux technologies traditionnelles est à la hauteur de l’exigence qu’impose le sommeil comme pilier d’une vie équilibrée.


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