La fabrication d’un matelas en laine consiste à enfermer un gros volume de laine dans une toile et de réduire ce volume pour mettre la laine en compression.
Nous détaillons dans cet article toutes les étapes pour la fabrication artisanale et fait à la main d’un matelas en laine de mouton naturel.
En amont de la confection, la laine est obtenue par un ensemble d’opérations, de la tonte du mouton et son traitement dans des usines dédiées.
La fabrication d’un matelas en laine sur mesure est la plupart du temps confiée par un artisan matelassier ou une entreprise artisanale fabriquant des matelas comme les ateliers Le Briand.
La France a une longue tradition dans la fabrication de ce type de literie.
Une fois prêt à être transformée, voilà le processus de fabrication d’un matelas en laine naturel :
- La découpe de la taille de la toile
- Le cardage de la laine
- Le garnissage du matelas
- Le capitonnage
- La fermeture du matelas
- Le bourrelet
- La finition
Après en avoir appris un peu plus sur la fabrication de ce matelas à la fois naturel, durable, éthique, recyclable, écologique et adapté à votre expérience de couchage préférée, vous pouvez avancer en découvrant le matelas en laine Le Briand.
C’est un travail de modelage.
Le principe général de la fabrication d’un matelas en laine : enfermer la laine dans un volume de plus en plus petit pour mettre la laine en compression.
De combien de laine avez-vous besoin pour fabriquer un lit ?
Pour fabriquer un matelas en laine en 140 cm par 190 (100% laine), il faut environ entre 27 et 30 kg de laine, soit au moins une quarantaine de moutons.
Pour fabriquer un matelas en laine en 160 cm par 200, il faut entre 29kg à 33 kg de laine.
Le poids total exact de la garniture de laine dépend des spécifications de fermeté.
Préparer la laine pour la fabrication d’un matelas en laine
Peser la laine
La laine est pesée pour définir la fourchette de volume nécessaire en fonction de :
- la fermeté souhaitée
- la taille du matelas
Carder la laine
La laine est passée au battoir et à la carde.
C’est le cardage qui permet de donner du volume à la laine et éliminer les impuretés résiduelles.
La cardeuse est une machine pour assurer cette opération.
Nous obtenons ainsi la laine en flocons idéale pour le remplissage d’un matelas de laine.
Elle est utilisée pour :
- ouvrir les fibres de la laine
- les orienter
- les démêler
- les lisser
- les dépoussiérer (très utile pour la réfection du matelas)
La garniture dans la cardeuse dépend du type de matelas souhaité.
Dans l’atelier la laine prête à être cardée s’amoncelle : une étape centrale permettant d’ouvrir les fibres, afin de donner du volume.
C’est un poste mécanisé de nos jours.
Avant la mécanisation, cette étape était réalisée au moyen de l’outil fonctionnant à l’huile de coude.
Découper la toile de matelas
La toile à matelas (appelée aussi le coutil) est découpée.
La taille d’un matelas est définie par :
- la taille de sa toile
- la fourchette de poids de laine que nous allons mettre dedans
Ce tissu qui enveloppe le matelas peut être :
- en tissu classique
- en coton biologique
- en coton classique
- en lin
- en cuir végétal
- en métis coton/lin
- en chanvre
Pour viser un produit fini sain sans produit chimique, cette enveloppe de tissu doit être non traitée par le producteur.
C’est une information que vous pourrez trouver l’étiquette du produit ou en demandant au fabricant.
Dans une optique d’utiliser des filières courtes (ce qui est meilleur pour l’économie locale et la planète), nous vous orientons plutôt vers un coutil 100% lin et 100% français car nous trouvons en France du lin qui est cultivé et tissé localement, contrairement au coton dont il n’existe plus de production dans l’hexagone.
D’un point de vue écologique, le coutil en lin a l’avantage puisque la plante dont est issu le lin pousse en ayant besoin simplement d’eau de pluie et de soleil.
De son côté, la culture du coton est très gourmande en eau.
Le motif et les coloris de ces tissus sont divers et variés :
- motif damassé
- motif rayé, plus classique
- toile unie
Cela peut être l’occasion d’y mettre sa touche personnelle.
Installer la toile sur le métier
Une première toile est tendue sur un métier.
Le métier est le cadre sur lequel est tendue la toile.
Techniquement, ce sont deux gros tréteaux qui sont joints par des sangles.
Ces sangles se tendent au moment de mettre les barres entre les 2 tréteaux.
La toile du matelas s’acroche sur ces barres qui disposent de crochets métalliques.
La toile du matelas est tendue un peu comme une peau de tambour.
Nous allons ensuite :
- tracer la toile
- monter toute la garniture de laine
- refermer le matelas
- passer les points de capiton.
“Tracer” la toile
La toile est piquée pour définir les endroits où seront fixés les capitons.
Les “trous” sont marqués au poinçon.
Un capiton est une boucle de ficelle qui traverse la garniture du matelas.

Répartir la garniture par couches successives sur la toile
C’est l’étape du montage, l’une des étapes les plus importantes, si ce n’est la plus importante.
La laine est répartie sur la première toile de la manière la plus régulière possible, sur toute la surface de la toile :
La laine est répartie à la fois :
- en volume
- en poids
- en résistance mécanique
Avoir une bonne répartition de la laine permet d’obtenir un matelas de qualité, selon les spécificités du dormeur.
La technique du fabricant de matelas tel que celui des matelassiers Le Briand doit être précise cette étape.
Cette étape rend compte du volume de laine nécessaire pour un matelas.
Le montage est réglé à la main.
Refermer le bourrage
Il s’agit d’enfermer le volume de laine monté sur la toile.
Le bourrage est enfermé au moyen de la seconde moitié de la toile.
Des aiguilles, appelées des houseaux, sont alors posées pour fermer provisoirement les bords, le temps que le matelas prenne sa première forme.
Capitonner le matelas
La réalisation du capitonnage permet de :
- stabiliser la garniture
- commencer à mettre la garniture en compression (système de précontrainte). En mettant en compression la laine dans le creux, il y a une réaction de l’amplitude de l’amortissement qui est transformée.
- éviter que la garniture ne se déplace pas en manipulant le matelas en cours de fabrication d’un poste de travail à un autre
- commencer à faire baisser légèrement le volume du matelas en cours de fabrication pour le rendre plus transportable
À l’aide d’une grande aiguille utilisée pour le capitonnage (l’aguille du matelassier), des fils sont passés à travers cet épais sandwich composé de la toile et de la laine.
C’est une boucle avec un nœud coulissant.
Les pompons, les “bouffettes à capiton”, sont fixés à la toile et resserrés à la main par un système de nœud coulant.
Ce procédé est la plupart du temps réalisé de manière manuelle.
Certains fabricants utilisent aussi une machine appelée “capitonneuse” pour aider à comprimer le matelas afin d’obtenir une épaisseur régulière sur toute la surface du matelas, par rapport à un capitonnage manuel.
Coudre les bords à la machine à coudre
Les bords sont ensuite définitivement fermés, cousus à l’aide d’un une bordeuse.
C’est un poste mécanisé de nos jours pour rendre cette étape moins dure pour le corps/
Avant la mécanisation, cette étape était réalisée à la main, ce qui déformait les mains.
C’est une machine à coudre spécifique, très différente et moins volumineuse que les modèles industriels, tournant tout autour des matelas fabriqués en série et dirigées par un opérateur installé dans une nacelle.
Retrouver tous le jargon de la literie naturelle, écologique, traditionnelle et française dans notre dictionnaire de la literie.
Coudre les 4 coins d’un matelas en laine

Les quatre coins sont pincés manuellement, au fil fin.
Réaliser le bourrelet
Le bourrelet est cousu à la main à l’aide d’une aiguille appelée “carrelet droit”.
Le bourrelet a deux fonctions :
- Continuer à réduire un peu plus le volume de laine pour mettre la laine toujours plus en compression
- Structurer les arêtes et la plate-bande du matelas comme un raidisseur – maintenir la laine sur les côtés
Il est piqué pour lui donner la forme ronde.
En savoir plus sur le bourrelet.
Travailler la forme
- Tasser la laine
- Tirer sur les fils du capitonnage pour finaliser le capitonnage
C’est la dernière étape de la finition ! Il faut, petit à petit, rétrécir le volume dans lequel la laine se trouve placée sans y mettre une force considérable, sans utiliser une presse.
Dès le façonnage, le matelassier donne des petits coups de poing dans le matelas et un gros oreiller sans forme.
On obtient déjà une structure plus définie. Ensuite en faisant le bourrelet, le matelassier réduit progressivement le volume.
La forme définitive du matelas est en tirant les fils du capitonnage.
La fabrication d’un matelas de laine en vidéo
Les ateliers Le Briand nous montrent comment ils confectionnent des matelas naturels, écologiques et durables dans la plus pure tradition française.
En savoir plus sur le matelas en laine de mouton
Mieux connaître le matelas en laine, c’est pouvoir mieux l’appréhender au moment de le considérer comme une option de matelas.
En savoir plus sur la literie traditionnelle, naturelle et française
Parce que la literie naturelle, Made In France et aux technologies traditionnelles est à la hauteur de l’exigence qu’impose le sommeil comme pilier d’une vie équilibrée.
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